Sept raisons (plus ou moins bonnes) de suivre le Brasileirão

15
avril
2018

Posté par El Pibe de Oreo

Posté dans En affiche / Etranger

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Les championnats régionaux terminés, le Brasileirão peut démarrer.  Et de nombreuses personnes s’accordent à dire que le niveau actuel du football brésilien laisse à désirer, surtout les commentateurs sportifs locaux qui ne peuvent s’empêcher de faire la comparaison avec les compétitions du vieux continent. Mais ce n’est pas une raison pour délaisser ce championnat exotique qui reste magique aux yeux de certains. Un championnat qui a vu éclore un grand nombre de stars et qui continue de produire de beaux talents. Je suis bien conscient que le décalage horaire n’aide pas à suivre les rencontres du Brasileirão, mais je vais vous donner quelques raisons de garder un oeil sur le championnat du pays de Pelé.

 

Suspense en haut du classement

 

Vous êtes fatigué d’attendre en vain le Glasgow Rangers venir titiller le Celtic, de voir le Bayern écraser la Bundesliga, de savoir que le PSG va gagner la prochaine Ligue 1 etc.. Alors la Serie A brésilienne est faite pour vous. Sur la ligne de départ, entre huit et douze équipes prétendent jouer le titre, rien que ça. Ce qui en fait un des championnats les plus indécis au monde.

Du côté de São Paulo, Corinthians et Palmeiras semblent armés pour jouer les tous premiers rôles, surtout le second, qui en matière de budget, n’a rien à envier aux meilleurs clubs français. Derrière eux, Santos et São Paulo FC, dont le directeur sportif n’est autre que Raï, vont devoir batailler ferme s’ils souhaitent obtenir quelque chose après un début de saison mitigé. Mais ils feront partie des outsiders.

À Rio, on retrouve quatre autres clubs qui comme chaque saison, se doivent d’afficher leurs ambitions. Botafogo (récent vainqueur du Carioca), Vasco et Fluminense sont dans le dur financièrement et sauf surprise, auront du mal à aller chercher le titre et chercheront une place qualificative pour la Libertadores. Il nous reste Flamengo. Autre gros budget du championnat, l’équipe compte dans ses rangs Diego, Juan, Julio Cesar, Guerrero et les jeunes Vinicius Junior et Paqueta. Du lourd même si ce début de saison fut compliqué pour les rubonegros qui se doivent de rebondir et jouer les premiers rôles.

Ailleurs, les deux clubs de Belo Horizonte, Cruzeiro et Atletico Mineiro ne vont pas être en reste et chercheront à se mêler à la bagarre. Tout comme les gaúchos de l‘Internacional et surtout le Grêmio, vainqueur de la Libertadores et dirigé par son idole, Renato Gaúcho.

Bref, comme chaque saison, le titre se jouera entre ces douze équipes, et il est difficile de miser sur un cheval.

 

Jeunes talents

 

Vous n’êtes pas un joueur de Football Manager et cela vous agace quand un internaute commente “ce joueur est un monstre sur FM, je l’avais repéré.” Suivre le Brasileirâo vous permettra de découvrir et surtout accompagner les jeunes talents qui débarqueront demain en Europe. Ce qui vous donnera l’occasion de frimer lorsqu’on vous demandera si vous connaissez telle ou telle pépite. Et cette saison, il y a du lourd.

Commençons par Rodrygo, 17 ans depuis janvier, attaquant de Santos. Plus jeune buteur de l’histoire de la Libertadores, il devance Diego et Neymar dans cette catégorie. Révélation du Paulistão, cet attaquant qui peut évoluer côté gauche a déjà fait oublier le retour de Gabriel Barbosa au club. Un talent précoce qui devrait tout exploser cette saison.

Puis nous avons Paulinho. Un autre attaquant qui évolue sur les côtés et qui depuis la fin de saison dernière connait une ascension fulgurante, à tel point qu’il fut récemment élu meilleur joueur du Carioca. Indispensable au sein du onze de Vasco, il va beaucoup manquer à son équipe en ce début de championnat à cause d’une vilaine blessure à l’épaule qui va le tenir éloigné des terrains un bon moment. Mais soyez patient, à son retour il devrait casser quelques reins.

Moins attendu, le buteur de Ceara, Arthur. Du haut de ses 19 ans, il est le meilleur buteur en 2018 tout championnats régionaux confondus. Et avec son petit salaire d’aspirant pro, les gros clubs brésiliens lui font les yeux doux. Qu’il reste à la maison avec une jolie augmentation ou qu’il tente l’aventure dans une équipe plus huppée, il va être intéressant de voir s’il confirme ses talents de buteur, avant pourquoi pas de tenter une aventure en Europe.

 

Toujours pas de Var

 

En voilà une bonne nouvelle. L’an passé, la CBF avait annoncé l’arrivée du VAR pour la Serie A 2018. Après des mois de discussions et de réunions avec des experts de l’arbitrage sur le thème de l’utilisation de ce nouvel outil, aucun consensus n’a été adopté. Pour faire bref, au Brésil on se pose la question pour savoir sur quelles situations doit-on utiliser la vidéo.  Dans un championnat où les polémiques sur les arbitres font rage à chaque journée, les dirigeants ont peur qu’une mauvaise decision prise avec l’aide du VAR déclenche un emballage médiatique. Je ne leur donne pas tort. La Coupe du Monde devrait permettre d’y voir plus clair.

 

Vieux talents

 

Vous aussi vous êtes trentenaire et passé votre troisième décennie, une certaine nostalgie vous envahit. Tenez-vous bien. En suivant le foot brésilien, vous pourrez retrouver des joueurs qui vous ont fait rêver jadis. Les magiciens Diego Nenê et D’Alessandro, les besogneux Renato et Juan et les renards Fred et Ricardo Oliveira. On tient là une bonne brochette de gaillards ayant porté les maillots de la Roma, Zaragoza ou Lyon. Ils ont brillé en Europe et de retour au pays, ils ont décidé de prolonger le plaisir et d’encadrer les futures stars. Certains jouent plus que d’autres mais leur talent reste intact. De véritables références qui ont encore de l’essence dans le moteur et qui peut être, pousseront la machine aussi loin qu’un certain Zé Roberto, retraité à 43 ans.

 

Des derbys à la pelle

 

Le Brésil a beau être un pays continental, dix-huit clubs de première division s’éparpillent sur six villes. Ce qui nous donne une belle liste de derbys, de classiques et de matchs engagés.

Parmi les plus importants, on a le Grenal, l’affrontement entre le Grêmio et l’Internacional. Les deux clubs gauchos se divisent l’état de Rio Grande do Sul et chaque rencontre est une vraie bataille avec son lot de confusions. La dernière en date, le capitaine du Grêmio qui refusa de serrer la main de D’Alessandro après le toss. Pour le fair play, on repassera.

Rio de Janeiro et São Paulo ne sont pas en reste. Les deux villes abritent chacune quatre institutions historiques dont les supporteurs ne se font pas de cadeau, et parfois, lorsque les équipes sont à la peine en championnat, rien de telle une victoire lors d’un clássico pour apaiser les esprits.

Curitiba, Salvador de Bahia et Belo Horizonte sont les autres capitales qui vont pouvoir vibrer pour des derbys cette saison.  Un beau programme qui devrait donner un peu plus de piquant à ce Brasileirão qui s’annonce prometteur.

 

 

Talents d’âge moyen

 

Qu’on se le dise, au Brésil il y a de gros budgets, et il arrive même que certains contrats soient payés par des sponsors. On retrouve donc d’excellents joueurs qui auraient certainement leur place dans de belles équipes européennes.

C’est le cas de Luan du Grêmio. Annoncé sur le départ depuis deux trois saisons, celui qui peut occuper tous les postes de l’attaque Tricolor se sent bien à la maison et on ne va pas le lui reprocher. Il enchaine les trophées avec son club formateur (Copa do Brasil, Libertadores et Recopa) et entend bien décrocher un titre de champion du Brésil. Pourquoi pas.

Pour notre plus grand plaisir et celui de nos yeux, un international uruguayen au nom basque, qui devrait être au mondial, attaque sa quatrième saison au sein de Cruzero. De Arrascaeta n’a que 23 ans mais avec ses 150 matchs sous les couleurs de la Raposa, ce délicieux numéro 10 a tout d’un joueur expérimenté. Passeur, buteur et tireur de coup franc, attendez-vous à en prendre plein la vue avec lui.

Puis il y a Dudú. Trois fois international brésilien, il a connu un bref passage en Ukraine, mais c’est au Brésil qu’il s’éclate. Meilleur joueur du Brasileirão 2016, cet attaquant de poche excentré s’amuse des défenses avec ses accélérations meurtrières. À 26 ans, il est la référence au sein de l’ambitieux Palmeiras et va essayer d’offrir un nouveau titre à son équipe, même si l’objectif principal Verdão reste la Libertadores. Il sera bien entouré puisqu’il pourra s’appuyer sur l’attaquant colombien Borja et Lucas Lima, l’ex-numéro dix de Santos. Du beau jeu en perspective.

 

Les fameuses muses

 

Nous sommes en 2018 après le retour de Jésus-Christ. Toute une moitié du monde est soumise aux dénonciations de comportements sexistes en tous genres. Toute?! Non, un pays d’irréductibles résistent encore et toujours aux polémiques…

Tradition oblige, au Brésil les clubs de football organisent un concours pour élire la muse qui représentera le club lors de la saison. Ensuite, ces modèles vêtus de sous-vêtements aux couleurs des institutions qu’ils défendent s’affrontent dans des concours régionaux et nationaux afin de déterminer qui sera LA muse du Brasileirão. Et l’engouement est grand car représenter un club aussi populaire que Flamengo ou Corinthians peut ouvrir des portes. Pour vous donner une petite idée à quoi ressemble une fameuse musa, voici quelques noms que vous pouvez taper ou pas sur googleC’est vous qui voyez.

Estrela Shaiene, Lilian Lyrio, Taina Fritzen…à vos clavier.

El Pibe de Oreo