Monsieur Lucas Hernandez
Posté par Anthony G.
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Révélation française du mondial en Russie cet été, Lucas Hernandez est devenu l’un des chouchous du public des Bleus en l’espace de quelques matchs. Son côté guerrier ainsi que ses bonnes performances ont fait de lui une pièce, désormais essentielle, de l’effectif de Didier Deschamps, à un poste où les doutes étaient encore nombreux il y a moins d’un an… Gros plan sur cet homme, assez méconnu du grand public français.
De Marseille à Madrid
Le latéral gauche est né à Marseille, le soir de la Saint-Valentin en 1996. Fils de Jean-François Hernandez, joueur à l’OM entre 1995 et 1997, il est le frère de Theo Hernandez qui lui, évolue au Real Madrid (actuellement prêté à la Real Sociedad). C’est donc à Marseille que Lucas grandi dans une famille qui respire le foot. A l’âge de six ans et alors que ses parents ont divorcé, Lucas, sa mère et son frère Theo quittent Marseille pour s’installer dans la capitale espagnole. C’est donc à Madrid que la petite famille Hernandez vit. Lucas y commence ses études, puis le football.
Son père, le malaise
Lucas Hernandez communique peu sur son père, ancien joueur professionnel. Jean-François Hernandez est né en avril 1969, à Tours. Il porte les couleurs de nombreux clubs en Ligue 1 durant sa carrière. A Toulouse d’abord, où il y évoluera six ans et disputera près de 150 matchs. Il rejoindra le FC Sochaux en 1994, avant de signer à l’Olympique de Marseille l’année d’après, pour les deux saisons suivantes. C’est après son aventure phocéenne qu’il décide de quitter la France pour passer de l’autre côté des Pyrénées. Il rejoint en 1998 le SD Compostela, qu’il quittera la même année pour le Rayo Vallecano. En 2000, il rejoint l’Atlético Madrid une saison, son aventure de footballeur se termine au Rayo Vallecano, où il y retourne en 2001.
Si en équipe de France son maillot reste floqué Hernandez, ce n’est pas le cas en Espagne. En effet, le Colchoneros se fait appeler par son prénom, comme son frère Theo, refusant donc d’honorer le nom de son géniteur, jusqu’à cette saison où il porte tout de même « L. Hernandez ». Son père est d’ailleurs un fantôme pour la famille. Dernièrement, Lucas Hernandez confiait qu’il n’avait plus de nouvelles de celui-ci depuis plus de 11 ans. En effet, Jean-François Hernandez a disparu en Thaïlande en 2001, sans laisser la moindre adresse…
L’Atlético a eu du flair, très tôt
Lucas Hernandez n’a pas gardé que le nom de son papa. Comme ce dernier, il est défenseur et gaucher. Et il le fait plutôt bien. Pourtant, Lucas doit son début de carrière à un coup de chance. En effet, c’est lors d’un essai chez les Colchoneros de son frère Théo qu’il se fait remarquer, alors qu’il jouait au ballon sur les bords du terrain… A 11 ans, les éducateurs madrilènes voient déjà un énorme potentiel chez ce gamin. Il fait toute sa formation à l’Atlético Madrid, où il disputera ses premiers matchs avec l’équipe première en 2014. Néanmoins, le jeune défenseur peine à trouver du temps de jeu et sollicite un départ lors du mercato hivernal, en janvier 2016. Si Saint-Etienne est prêt à l’accueillir en prêt, la direction madrilène refuse et conserve son jeune talent, qui évolue alors avec l’équipe B et en Youth League. Puis, la chance tourne. Lucas Hernandez profite d’une vague de blessures dans le secteur défensif pour prouver ses qualités. Diego Simeone, qui apprécie le garçon, donne sa chance en février 2016 au natif de Marseille, alors que Godin, Gimenez et Savin sont blessés. Il découvre ainsi la Ligue des Champions et est titulaire en quart de finale aller face au Barça. Il entre également en jeu lors de la finale perdue face à l’autre club madrilène, le Real, en remplaçant Felipe Luis lors des prolongations.
En Août 2016, l’Atlético Madrid décide de donner des garanties à Lucas Hernandez. Il prolonge jusqu’en 2020, puis l’année suivante, jusqu’en 2022. Progressivement, il participe de plus en plus aux matchs de son équipe et aspire à une place de titulaire indiscutable. En 2018, il remporte son premier trophée continental en battant l’Olympique de Marseille en finale de l’Europa League.
La France, une histoire d’amour
Il parle mieux l’espagnol que le français, c’est lui-même qui l’a avoué. On pourrait penser que la France n’aie été qu’une opportunité sportive, mais non. Lucas Hernandez aime son pays natal, malgré le fait qu’il ait grandi en Espagne. Et pour preuve, il a refusé à de nombreuses reprises les sollicitations des sélections de jeunes de la Roja. Alors que l’Espagne l’a approché pour porter les couleurs des U17, il refuse et annonce clairement vouloir représenter le maillot tricolore. Une sélection avec les U16, deux avec les U18, treize avec les U19, trois avec les U20 puis neuf avec les espoirs. L’équipe d’Espagne le sollicite à nouveau, cette fois pour porter la tunique des A. Il refuse, malgré être sans nouvelle des Bleus.
En Mars 2018, Didier Deschamps fait appel à Lucas Hernandez pour les deux matchs amicaux, trois mois avant le début du mondial. Interrogé par de nombreux journalistes sur son ressenti pour l’Espagne et la France, il déclare être fier de sa sélection, d’avoir attendu sagement celle-ci et de ne pas avoir hésité une seule seconde, avant d’ajouter « Mon pays, c’est la France ». Son côté sympathique, sa franchise et sa jeunesse conquit le public.
Il entre en jeu lors de la défaite au Stade de France face à la Colombie (2-3), puis connait sa première sélection face à la Russie, trois jours plus tard. Profitant de la méforme de Benjamin Mendy, pourtant annoncé titulaire, il fait parti du groupe des Bleus pour la Coupe du Monde et s’impose même comme un titulaire indiscutable. Il délivre une passe décisive à Benjamin Pavard lors de son fameux but face à l’Argentine en 8èmes de finale et récidive en finale face à la Croatie lors du 4ème but signé Kylian Mbappé. Il devient alors champion du monde avec les tricolores et devient papa quelques semaines plus tard d’un petit Martin. Une sacrée belle année 2018 donc pour Lucas Hernandez. Aujourd’hui, il est considéré comme l’un des meilleurs à son poste et dans sa forme actuelle, est même comparé par de nombreux consultants, journalistes et analystes, au latéral brésilien Marcelo.
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K.F