Odessa est plus qu’une ville portuaire d’un million d’habitants en bord de la mer Noire. Actuel cinquième du championnat ukrainien, le FC Tchernomorets Odessa est aussi le prochain adversaire de l’Olympique Lyonnais en seizièmes de finale de l’Europa League (20 et 27 février). Zoom sur un club méconnu.

Le championnat ukrainien ne cesse d’accroître sa notoriété. Si on connaissait aisément le Shakhtar Donetsk ou encore le Dynamo Kiev au recrutement « galactique » (Mbokani, Belhanda et le néo-stéphanois Trémoulinas), d’autres équipes se révèlent comme le Dnipro Dnipropetrovsk ou encore le Tchernomorets Odessa. Ce dernier, crée en 1936, a connu une excitante année 2013. En étant finaliste de la Coupe nationale ainsi que de la Supercoupe (ndlr : perdue face au Shakhtar, 1-3), les Sailors, ont vécu une saison pleine depuis leur remontée en première division en 2011. Leur sixième place en Premier League leur ont même permis de retrouver l’Europe où la faible expérience du club se situe surtout en Coupe UEFA ou encore en Intertoto et notamment une finale en 2007 perdue face au RC Lens. Mais cette année, les coéquipiers du capitaine et gardien Dmytro Bezotosnyi font forte impression. Après avoir respectivement passé le Dacia Chișinău (3-2), l’Etoile Rouge de Belgrade (3-1) en tours de qualification et le Skënderbeu Korçë (1-1, 7-6 tab) aux barrages, les hommes de Roman Hryhorchuk sont pourtant tombés dans un groupe délicat (Dynamo Zagreb, PSV Eindhoven et Ludogorets Razgrad) dont ils sont sortis seconds derrière le champion bulgare à la grande surprise générale. Avec à la clé deux victoires à l’extérieur face aux prétendus favoris, le club classé 122ème au classement UEFA aura le droit de rêver à l’aube de recevoir l’OL le 20 février prochain.

Antonov, l’une des armes offensives du club ukrainien.

Si le Tchernomorets s’apprête à continuer la plus longue campagne européenne de son histoire, la vue de pouvoir affronter le Shakhtar (ou le Viktoria Plzeň) en huitièmes devrait suffire à les motiver pour passer outre ce qui constitue un ogre d’expérience en coupes d’Europe. En effet, l’OL fera logiquement office de favori dans cette double confrontation. Pourtant, Odessa a des raisons d’y croire. En affrontant pour la première fois le club de Jean-Michel Aulas, les ukrainiens tenteront de gagner leur premier match face à un club de l’Hexagone (trois nuls et trois défaites) et mieux, ouvrir leur compteur but à domicile après trois 0-0 face à Lens et Monaco. Pour cela, les joueurs évoluant dans le Chornomorets Stadium pourront compter sur l’homme en forme, Oleksiy Antonov. Auteur de cinq buts et quatre passes décisives cette saison, l’attaquant de 27 ans est aussi le joueur subissant le plus de fautes (18) dans cette édition 2013/2014 d’Europa League. Autant dire que les Gonalons, Bisevac et Umtiti devront être vigilants. Autre joueur, plus connu pour avoir été formé au Paris Saint-Germain, Frank Dja Djédjé, se disputera le classement de meilleur buteur avec son comparse ukrainien (2 buts chacun en EL). C’est d’ailleurs en marquant l’unique but du match contre le PSV (0-1) que l’ancien niçois a permis aux siens d’arracher la qualification. A noter que Sito Riera, formé au FC Barcelone, ne disputera pas la double confrontation après s’être vu infligé une suspension de cinq matchs après une bagarre dans ce même dernier match. Défensivement, le club ukrainien n’est pas non plus en reste puisqu’il possède la meilleure défense du championnat avec seulement onze buts encaissés en dix-huit rencontres.

Dans son stade, en EL, Odessa en est à quatre victoires en six matchs.

Contrairement au championnat de France, la Premier League est actuellement en pleine trêve hivernale. La dernière journée de la phase aller a vu le Shakhtar s’imposer à Odessa (0-1) pour l’unique défaite des coéquipiers du milieu international Oleksiy Gai dans leur antre cette saison. D’ici la reprise qui aura lieu le premier mars prochain, Odessa effectue une tournée de matchs amicaux face à des équipes roumaines. Le bilan en est d’ailleurs plutôt favorable puisque malgré un match nul, ils se sont imposés par deux fois notamment face au nouveau club d’Adrian Mutu, le Petrolul Ploiești, jeudi dernier (1-0). Permettant de rester dans une certaine forme avant le retour à la compétition, ces matchs viennent contraster avec le difficile mois de février que connaît l’OL. Engagés dans quatre compétitions, les coéquipiers d’Alexandre Lacazette (16 buts toutes compétitions confondues) devront d’abord de se défaire de Lens en Coupe de France tout en tentant de recoller aux places européennes en Ligue 1. Ce total de huit matchs sera-t-il préjudiciable à un OL désireux de jouer chaque tableau malgré un effectif réduit ? L’actuelle trêve que connaît l’Ukraine sera-t-elle salvatrice ou au contraire destructrice pour l’équipe au palmarès uniquement constitué de deux coupes nationales remportées dans les années 1990 ? En tout cas, Odessa, comme les trois autres clubs ukrainiens (Dynamo, Shakhtar et Dniepr) encore engagés dans l’antichambre de la Ligue des Champions, désire bel et bien poursuivre la belle aventure. Malheur au vaincu !