En battant Pachuca ce lundi en finale (0-2 a.p.), le FC León s’est offert le titre du Clausura du championnat mexicain, six mois après s’être adjugé celui de l’Apertura. Un véritable exploit au pays de Jorge Campos pour un club historique.

Peu d’équipes peuvent se vanter d’avoir pu conservé un titre, surtout lorsqu’il s’agit de gagner deux trophées consécutifs dans un format semestriel. A l’instar de plusieurs pays sud-américains comme l‘Argentine ou le Chili, c’est celui adopté par la Fédération Mexicaine de Football depuis 1992. Et après avoir écrasé le Club America en décembre dernier (5-1 sur la double-confrontation), les Panzas Verdes (littéralement les « ventres verts ») ont remis le couvert. Pourtant, en s’inclinant 2-3 à domicile, les coéquipiers de l’emblématique Rafael Márquez voyaient leurs chances se réduire. Les Tuzos de Pachuca, emmenés par l’inévitable attaquant équatorien Enner Valencia – meilleur buteur de la compétition avec 12 buts et auteur d’un doublé à l’aller -, faisaient office de favoris pour décrocher leur sixième titre. L’équipe qui a notamment vu passer dans ses rangs le Niçois Darío Cvitanich allait cependant être cueillie à froid lorsque, à l’heure de jeu, Mauro Boselli (ex-Boca Juniors, Wigan ou Palerme) ouvrait le score (66ème). Une tête rageante, mal anticipée par le quarantenaire Oscar Pérez, offrant aux 30.000 spectateurs de l’Estadio Hidalgo la prolongation. A dix minutes de son terme, la victoire est venue d’une autre tête, celle du défenseur Juan « Nacho » Gonzalez, qui, sur corner, sacrait le Club León (111ème) et lui permis de décrocher son septième trophée aux dépens de Pachuca.

La joie de Mauro Boselli qui a ouvert le score et emmené les siens en prolongations.

Le club situé dans la ville du même nom, la septième du pays, est l’un des plus historiquement importants. Aujourd’hui, dans l’ombre du Club América et du Chivas Guadalajara, les deux équipes les plus titrées (11) et accessoirement les plus populaires, le club crée en 1944 a connu son âge d’or dans les années 40 et 50 avec 4 championnats et 2 coupes nationales. Depuis, le club a connu une descente en Liga de Ascenso (seconde division) et un presque retour à l’anonymat avant la remontée de 2012 qui lui a valu d’être aujourd’hui double-champion. Pour y arriver, le Club León s’est d’ailleurs défait des deux premiers du championnat régulier, Cruz Azul et Toluca, finalistes de la dernière Ligue des Champions CONCACAF. Rien que ça ! Ce tableau final, appelé Liguilla, les joueurs de Gustavo Matosas ont d’ailleurs bien failli ne pas le disputer puisqu’ils ont fini à la dernière place qualification, huitième, devant les Jaguars de Chiapas et Monterrey à la différence de buts. Différents facteurs expliquent ce succès. Son entraineur uruguayen n’y est pas étranger. Arrivé en 2012 après avoir sauvé Queretaro, il a gagné ces deux finales consécutives, égalant la légende madrilène Hugo Sánchez qui l’a réalisé avec les Pumas de la UNAM en 2004. En outre, la Fiera peut aussi compter sur l’ancien Barcelonais Rafael Márquez, l’international Jonny Magallón, le gardien William Yarbrough, auteur d’une finale impressionnante, ou encore son trio au milieu de terrain composé de José Juan Vázquez, Carlos « Gullit » Peña et Luis Montes. Trois joueurs appelés par Miguel Herrera, le sélectionneur de la Tri, pour disputer la prochaine Coupe du Monde. Trois joueurs-clés à surveiller !