Le duel franco-français entre l’OL et Juvisy a tourné à l’avantage des Rhodaniennes (3-0). Avec un pied en finale, les coéquipières de Lotta Schelin, auteur d’un doublé, peuvent tranquillement aborder le retour en Essonne dimanche prochain.

Queen Lotta !

Ce matin Le Progrès parlait de Schelin comme la « meilleure avant-centre de la planète foot au féminin ». Ce soir, celle que l’on appelle la « Reine » a encore fait parlé la poudre en inscrivant un doublé faisant tourner la défense juvisienne. Le match débuta pourtant sous l’impulsion de ces dernières qui n’hésitaient pas, sans complexes, à jouer et déjouer leur adversaire du soir. Les difficultés de l’OL dans les 20 premières minutes se résumaient à un milieu haut et désorganisé, ce qui expliqué les nombreuses attaques et contres sans réels dangers qu’ont subit les septuples championnes de France. Dans un stade Gerland au nombre record de 21 923 spectateurs, la suédoise profita d’une erreur d’alignement de la défense adverse après l’une des seuls occasions des joueuses vêtues de rose. Thiney, à l’entrée de la surface, n’osa pas frapper, jouant l’altruisme à outrance et ne put que constater le réalisme lyonnais avec Schelin qui alla défier en face à face Mancion. Duel remporté et première occasion convertie en but pour l’OL qui brisa la bonne entame des femmes de Mathivet (18′). A l’heure de jeu, c’est Wendie Renard qui assomma d’un coup de tête l’espoir juvisien sur un coup franc excentré de la capitaine Sonia Bompastor (63′). Rêve de qualification finalement brisé par l’intenable Schelin qui, seule, se défit de la défense juvisienne en allant inscrire un doublé d’un angle fermé dans le temps additionnel (90+2). Ce but très attendu par Lara Dickenmann et ses coéquipières scellait définitivement le sort d’une rencontre globalement dominé par l’OL (20 frappes contre 2) et probablement de la qualification même si le match retour dimanche prochain s’annonce explosif.

Lotta Schelin, la « Messi » de Lyon pour Bruno Bini.

Coups, insultes et mauvais geste.

Sonia Bompastor, récente bannie de l’Equipe de France, le dit sans mal : « Face à Juvisy, c’est toujours particulier. Il y a des contentieux ». Et ce soir n’a pas été très différent puisque pas moins de 5 cartons jaunes ont été distribués (2 côté lyonnais, 3 côté juvisien) pour des mauvais coups synonymes d’engagements rares en football féminin. Pire, l’animosité qu’entretiennent certaines joueuses entre elles dont l’origine est certainement à trouver du côté de l’Equipe de France se serait transformé en insultes dans les travées de Gerland à en croire But!. La raison ? Un geste déplacé de Patrice Lair qui, après le dernier but, a exulté exécutant un bras d’honneur accompagné d’une insulte. Destiné à un spectateur qui aurait critiqué la femme du match de ce soir d’après le concerné, ce geste d’égarement n’aura pas tardé à faire réagir les juvisiennes puisque Gaëtane Thiney – fortement déçue du match – a affirmé que sans l’entraîneur breton, l’OL « pourraît être un club qui a la classe ». L’affaire vient entacher l’événement qui, rappelons-le, vient surtout sacrer l’évolution et la bonne santé du sport féminin. Nul doute que les prochains rassemblements en Equipe de France devraient être tendus. A Bruno Bini, présent ce soir, d’y remédier en mettant en œuvre son « projet de vie ». En attendant, c’est bien l’OL qui s’envole, sauf cataclysme, vers une finale de luxe à Stamford Bridge le 23 mai prochain.

Anthony M.