Les meilleures sont les plus courtes

Difficile d’aborder cette rencontre entre l’OM et Bordeaux, apéritif de cette 31eme journée, avec beaucoup d’intérêt pour un spectateur lambda. Laborieuses dans le jeu et avec une propension à marquer peu de buts, les deux équipes suscitent autant l’ennui que les discours en conférence de presse de leur coach respectif. Quelques alertes côté compo pour l’OM avant le match : N’Koulou, sorti sur blessure à Nice laisse planer le doute sur sa présence dans le 11 jusqu’aux derniers instants mais tiendra finalement sa place. Mais surtout l’OM doit se passer des services de Valbuena, véritable locomotive de l’équipe depuis le début de la saison et qui parait surtout essentiel pour dynamiter le bloc bordelais qui s’annonce. Côté enjeux, l’OM doit conforter une deuxième place acquise la semaine précédente qui pourrait être menacée dès le prochain déplacement à Lille en cas de résultat négatif; côté Girondins en étant installé à la 9eme place et en ayant plus grand chose à craindre ni espérer on joue pour le plaisir comme le disait un certain Hebert, en tout cas pas celui des yeux du spectateur.
Sané, stoppeur et gentleman
L’entame de match est bien loin des annonces de purge faites en préambule, on cherche d’un côté comme de l’autre à faire circuler le ballon de manière fluide et de façon à ce que l’on croit presque regarder du football de haut niveau. Et à ce petit jeu là ce sont les Marseillais qui vont se montrer les premiers dangereux par l’intermédiaire de Kadir, titularisé en lieu et place de Valbuena, qui profite d’un cafouillage dans la défense bordelaise pour frapper malheureusement à quelques centimètres du cadre de Carrasso à la 10eme minute de jeu. Le pressing marseillais s’effrite de minute en minute, l’agression sur le porteur bordelais devient inexistante, ce qui permet aux Girondins de mettre le pied sur le ballon. Infidèles à leurs bonnes habitudes, les compagnons de Tremoulinas, international pakistanais, se montrent séduisants dans leur circulation de balle mais font face à un problème de taille : leur animation offensive s’approche du néant, ce même néant qui hante desesperement un plumard quand on cherche à séduire la gente féminine à l’aide d’une petite confiserie mentholée comme un pédophile de bas-étage. Bordeaux ne profite pas de sa possession pour se montrer dangereux, ce qui fait les affaires d’un OM qui plus que jamais cette saison n’a pas besoin de beaucoup d’occasions pour scorer. La chose se confirme à la 40e quand Gignac lancé en profondeur sur une merveille de passe de Cheyrou s’en va tromper Carrasso, profitant au passage d’une glissade grossière de Sané. Cheyrou vient confirmer sa bonne prestation de la semaine précédente en venant apporter sa touche technique en lieu et place de Barton, gare au tweet Benoit …
Ennui jouissif
Au retour des vestiaires les Olympiens semblent avoir retenu les leçons de la mi-temps précédente et resserrent les lignes, venant un peu plus compliquer la tâche d’un Bordeaux toujours en panne de solutions et de rythme qui n’avait pas vraiment besoin de ça. On s’ennuie ferme, ce qui fait bien les affaires de Marseillais qui ont décidés de jouer la carte de la gestion en profitant des opportunités de contre. Comme ce fût le cas la semaine dernière à Nice, l’OM exploite ses quelques opportunités mais ne parvient pas à réaliser le break, laissant ainsi planer le spectre de l’égalisation, tout d’abord par Gignac à l’heure de jeu et qui lancé sur un contre ne parvient pas à trouver un Kadir rattrapé par Carrasso qui se fait peur tout seul sur le coup. Deux minutes plus tard Gignac, encore lui, écrase trop sa frappe qui vient mollement se loger entre les gants du portier. Rares jusqu’ici, les opportunités bordelaises vont enfin pointer le bout de leur nez, tout d’abord par l’intermédiaire de Maurice-Belay qui oblige Mandanda à sortir sa seule parade de la rencontre puis par Saivet qui voit sa tête sur corner passé au-dessus des montants. Visiblement carbonisés et obligés de se livrer, les Bordelais commencent à laisser de plus en plus d’espace à une équipe marseillaise qui fait sienne la domination dans le dernier quart d’heure en remettant le pied sur le ballon et en se montrant parfois même séduisante. Dernier frisson à la 82eme quand Gignac voit sa tentative de la tête hors de la surface passé à côté du but bordelais.
De l’air avant Lille
Marseille s’octroie donc les 3 points sur le score de 1-0 pour la dixième fois de la saison : toujours aussi peu séduisante, l’équipe a semblé démontrer un semblant de maîtrise déjà aperçue la semaine précédente au Ray. Bien aidé il est vrai par un Bordeaux peu entreprenant et dont on a envie de dire plus simplement qu’il a fait du Bordeaux, mais rendons aux hommes d’Elie ce qui est aux hommes d’Elie : l’OM n’a pas encaissé de buts depuis 4 matchs. Terminé le changement de caleçon églementaire à chaque offensive adverse, l’arrière-garde dégage désormais une plus grande impression de sérénité et les raisons sont multiples : tout d’abord des performances individuelles de la part du back-four un ton au-dessus et plus particulièrement N’Koulou qui semble petit à petit revenir à son meilleur niveau. Il faut ensuite rappeler que le tir sur les phases arrêtées défensives a été rectifié ( l’équipe revient de loin à ce niveau là) et que Mandanda retrouve également un niveau égale à sa réputation. Quoi qu’il en soit l’OM s’évite un semblant de trouille en plus avant un déplacement à Lille qui aurait pu s’annoncer plus dangereux qu’il ne l’est déjà et conserve sa seconde place en ayant plus qu’à attendre sagement la suite des opérations du week-end sur les terrains de notre bonne vieille Ligue 1.
Rémi C.