Lens : Au nord, c’était les Corons

Défait à domicile devant plus de 40 000 spectateurs vendredi, le RC Lens a encore gâché un joker pour valider sa remontée dans l’élite. Trois ans après sa descente aux enfers de la seconde division, le Racing Club de Lens retrouve ses couleurs d’antan et est à un petit point d’un retour parmi l’élite. Zoom sur cette équipe au public extraordinaire.
Du renouveau au haut étage
Contraint de quitter le club en 2012 pour des soucis économiques lors de la prise de pouvoir de Luc Dayan et du Crédit Agricole, l’emblématique président Gervais Martel est revenu, cet été, accompagné du riche investisseur Azeri, Hafiz Mammadov. L’homme d’affaire de 49 ans a injecté beaucoup d’argent pour aider le club à s’en sortir, après qu’une relégation en championnat national ait été évoqué. Avec l’argent, le Racing a donc plus d’ambitions, et le richissime azéri demande la remontée en Ligue 1 dès la fin de saison. Gervais Martel contacte de nombreux entraîneurs à fort potentiel, le nom de Laurent Blanc fut même un temps évoqué. Finalement, c’est l’ancien entraîneur du Paris Saint-Germain et de Valenciennes, Antoine Kombouaré, qui prend les rênes de l’équipe. D’anciens grands noms du club tels que Jocelyn Blanchard récupèrent eux aussi un poste dans l’administration de celui-ci. Cependant, l’arrivé de Mammadov ne coïncide pas avec l’arrivées de stars. D’après Gervais Martel, Hafiz Mammadov « assurera une stabilité financière » au club, mais aussi « valorisera le centre de formation » déjà bien réputé du RC Lens.
Un recrutement intelligent
Avec ses grandes ambitions, Hafiz Mammadov décide d’injecter de l’argent dans les caisses du club afin de remonter au plus vite. Ainsi, plusieurs joueurs viendront renforcer l’effectif du club. Antoine Kombouaré fait alors venir deux joueurs qu’il connaît bien. Dans un premier temps, Alphonse Aréola, le portier du PSG et récent vainqueur du mondial des -20 ans, arrive en prêt. Son compatriote Loïk Landre, lui, signe pour trois ans. Le défenseur brestois Ahmed Kantari s’engage pour deux ans, tout comme le grand attaquant Adamo Coulibaly en provenance du championnat hongrois. Lens peut également compter sur le prêt du jeune Monégasque Edgar Salli, ou de Pablo Chavarria en provenance d’Anderlecht. Enfin, l’arrivée du vétéran Daniel Ljuboja confirme les grandes ambitions lensoises.
Une saison plus difficile qu’elle en a l’air
Lens a connu une saison un peu bizarre cette année. Performant à l’extérieur, les Artésiens peinent à confirmer dans leur antre. Un paradoxe puisqu’ils sont soutenus en moyenne par plus de 30 000 spectateurs ! En s’inclinant face à Brest vendredi dernier, les hommes d’Antoine Kombouaré ont perdu pour la seconde fois à Bollaert, où ils n’ont gagné qu’à 9 reprises cette saison, pour 8 matchs nuls. Des statistiques irrégulières qui sont la cause du retardement d’une remontée qui s’annonce plus que jamais menacée. Avec deux points d’avance sur Nancy (4ème), Lens se déplacera à Bastia pour affronter le CA Bastia qui n’a plus rien à jouer. Les Nancéiens eux, se déplaceront à Auxerre qui lutte actuellement pour son maintien en Ligue 2. Calendrier plutôt favorable pour les Nordistes qui ne devront pas gâcher cette dernière chance, au risque de décevoir une énième fois son fabuleux public… Compte tenu de sa différence de but par rapport aux Lorrains, un match nul en terre corse serait suffisant pour les Sang et Or.
La ferveur d’un Bollaert qui n’en peut plus d’attendre
Avec 30 000 spectateurs en moyenne cette saison, le Stade Félix-Bollaert obtient la 4ème meilleure affluence de France, derrière les monstres que sont Paris, Marseille et Lille. De quoi ravir son investisseur qui ne cesse de vanter le mérite de son public. Vendredi, face à Brest, alors que tout le monde attendant que Lens valide pour de bon sa remontée, ils étaient plus de 40 000 dans les travées de Bollaert pour fêter l’ascension. Malheureusement pour eux, Lens échoue en fin de match laissant filer les trois points à Brest.
Cette saison, le public du Racing a fait parler de lui. Habitué aux fameux chants de Pierre Bachelet « Les Corons », les fanatiques supporteurs du club n’ont rien trouvé de mieux que d’innover. C’est ainsi, qu’à chaque victoire des leurs, le public de Bollaert (ou même à l’extérieur !) accompagné d’un joueur, qu’eux-même choisissent, entonnent le fameux « clapping ». Comme cette vidéo le prouve, ce public de Bollaert attise la sympathie : http://www.footballsupps.com/post923426.html#p923426
Et demain ?
Après les problèmes financiers qui ont ébranlés le club ces dernières années, Lens sera confronté à un nouveau problème. Son mythique stade Bollaert sera en rénovation dés la fin de saison pour accueillir l’Euro 2016. Sans stade actuellement, le Racing s’est vu refusé le stade Pierre-Mauroy de Lille, mais aussi celui de Valenciennes. Le président valenciennois estime qu’il n’est pas possible de faire jouer Lens toute la saison et accepterait la venue des voisins lensois seulement si Lille partage le nombre de rencontre. L’hypothèse de venir jouer à Calais, au tout récent stade de l’Épopée ne tient pas debout. Pour cause, le nombre de places serait bien insuffisant pour contenir la horde des lensois. Cependant, d’après les dernières informations, Valenciennes, récemment relégué en Ligue 2, devra combler un important déficit. La venue des Lensois au stade du Hainaut rapporterait gros. C’est pourquoi, le président Legrand aurait accepté de partager son stade de 25 000 places. Mais là encore, rien d’officiel.
Au niveau des transferts, malgré la richesse de son investisseur, Lens ne compte pas faire comme Monaco ou Paris. Les Artésiens comptent s’appuyer sur les jeunes du centre de formation, et sur quelques valeurs sûres à dénicher sur le marché cet été. Dans un premier temps, Lens aimerait proposer un contrat à son gardien, Alphonse Aréola, actuellement prêté par le PSG. Les Sang et Or aimeraient également se renforcer offensivement, et la piste Andy Delort prend de plus en plus d’ampleur. Le jeune attaquant de Tours, âgé de 22 ans, ne serait pas insensible au projet lensois. Enfin, le Racing pencherait sur le joueur du Stade Rennais, Julien Féret. En fin de contrat en juin prochain, le milieu de terrain de 31 ans ne prolongera pas son aventure à Rennes. Expérimenté et doué techniquement, il sera libre lors du prochain mercato. Lens à tout intérêt de creuser cette piste. Mais là aussi, tout dépendra de la division dans laquelle le Racing Club de Lens évoluera la saison prochaine…
K.F