Un Klassiker rouge et blanc

01
avril
2018

Posté par Malilon

Posté dans Allemagne / En affiche / Etranger / Flash FS

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Peter Stöger a rejoint les rangs du Borussia Dortmund en décembre 2017. Avant la 28ème journée de Bundesliga, le coach autrichien restait sur une série d’invincibilité en championnat. Pour un total de 7 victoires et 5 matchs nuls, il ne pouvait pas espérer de meilleurs débuts. Mais hier, Stöger disputait son premier Klassiker. Le club bavarois était le plus grand défi auquel l’entraîneur du BVB devait faire face, et le déroulement de la rencontre n’a pas été celui qu’il espérait. Contre un Bayern monstrueux, le score à la fin du match était celui d’un set de tennis (6-0).

Un Dortmund impuissant…

Si l’on peut être sûr d’une chose, c’est que Stöger se souviendra encore longtemps de sa première défaite en championnat avec Dortmund. Vaincu sur le score de 6-0, le BVB se retrouve totalement stérile tout au long de la rencontre et ne fait rien pour changer la physionomie du match. Dès le début de ce premier Klassiker de l’année 2018, les joueurs du Borussia sont submergés par l’énergie de leurs adversaires et restent inoffensifs, voire oisifs. L’exemple le plus concret est celui du milieu de terrain de Dortmund qui n’exerce aucune pression sur l’équipe adverse et qui perd des ballons au bout de quelques secondes de possession. Gonzalo Castro en paye le prix fort en se faisant remplacer par Julian Weigl au bout d’une demi-heure de jeu seulement.

Mais ce changement hâtif n’a pas l’effet escompté et n’améliore en rien la qualité de jeu ou la performance du milieu de terrain, qui est le cœur du problème du Borussia. Par conséquent, la défense et l’attaque se voient inhibées. Christian Pulisic, malgré ses efforts en début de match, n’est pas dans de bonnes conditions pour mener les contre-attaques et lâche l’affaire bien rapidement. Les autres joueurs offensifs sont malheureusement inactifs pendant l’intégralité du match. Quant à la défense, elle ne pose aucun problème aux assauts bavarois en dépit des efforts de Manuel Akanji qui essaye tant bien que mal de museler les attaquants du Bayern.

… face à un Bayern insatiable

L’armada munichoise est sans pitié. Robert Lewandowski n’épargne pas son ancien club et inscrit un triplé. L’attaquant polonais est constamment présent pour réceptionner les ballons offerts par ses coéquipiers et n’a plus qu’à enchaîner les buts tout au long de la rencontre. C’est même lui qui marque le premier et le dernier but du match, ce qui montre son implication et sa motivation du début à la fin. Pour le servir, Lewandowski peut compter sur Thomas Müller et James Rodríguez, auteurs d’un but chacun. Avec un jeu basé sur des attaques rapides et une totale liberté de mouvement facilitée par l’absence d’opposition, Müller et Rodríguez circulent insolemment entre les lignes adverses pour construire le jeu. Nul doute que leurs performances font du bien au mental collectif.

Enfin, s’il y a bien une autre performance à retenir, c’est celle de Franck Ribéry. Ce dernier aussi parvient à marquer lors de ce Klassiker et rend une excellente copie avant de se faire remplacer par Sebastian Rudy. Le jeu du Bayern se faisant essentiellement sur l’aile gauche, Kaiser Franck se retrouve au centre de la stratégie bavaroise. Avec une statistique époustouflante de 98% de passes réussies, l’ailier français donne le tournis à un Łukasz Piszczek méconnaissable. Entre les accélérations, les dribbles exécutés, son but, et sa passe décisive pour Lewandowski, Ribéry montre à ses dirigeants qu’ils peuvent encore compter sur lui en cas de prolongation de son contrat.

Et maintenant, quels objectifs pour les deux clubs après ce Klassiker ?

Le Bayern prouve donc une fois de plus sa supériorité sur le plan national. Le championnat est dans la poche, ce qui permet à Jupp Heynckes de se concentrer sur la Champions League et la coupe d’Allemagne. Si les bavarois réussissent à remporter le triplé cette année, Heynckes pourrait alors être considéré comme étant le meilleur entraîneur de l’histoire du club, incontestablement. Ayant déjà réussi cette performance en 2013, répéter le même scénario cette année serait un énorme exploit et ferait du vieux Jupp l’une des plus grandes légendes du football européen. Si le score du match d’hier laisse indiquer que la DFB-Pokal n’est plus qu’une formalité, le Bayern doit être au sommet de sa forme pour triompher en compétition européenne. Quoi qu’il en soit, la fin de la saison risque d’être intense pour le Bayern.

Du côté des Borussen, les plans des prochaines semaines sont radicalement différents. Désormais éliminés de toutes les compétitions cette saison, les hommes de Peter Stöger n’ont plus qu’un objectif possible. Il s’agit évidemment d’atteindre la place de dauphin en championnat. Si les matchs restants sont largement abordables pour le BVB, c’est bien le 15 avril, lors du derby de la Rhur contre Schalke 04, que tout se jouera. Les deux clubs sont les mieux placés pour finir en deuxième position du classement, ce qui pimentera encore plus le choc entre ces équipes rivales.

Ismaïl H.