Interview : Jamel Aït Ben Idir

C’est l’interview d’un des joueurs les plus expérimentés de Ligue 2 qui vous est offerte aujourd’hui. Jamel Aït Ben Idir, le récupérateur marocain de l’AJ Auxerre, a une grande histoire dans l’antichambre de la Ligue 1. Formé au Havre et passé par Arles-Avignon et Sedan, le désormais vice-capitaine de l’AJA peut désormais briller par son expérience, lui qui est tout près de jouer son 250ème match de Ligue 2. Interview.
Bonjour Jamel. Quels sont tes premiers souvenirs avec un ballon au pied ? Quel âge avais-tu ?
Jamel Aït Ben Idir : Je me souviens de mes premiers pas (vers 7-8 ans) dans notre « maracana » au quartier : on appelait cela « la voute » (petite surface avec 2 portes jaunes qui faisaient offices de buts) c’était top ! Les meilleurs gamins du quartier s’y affrontaient… supers souvenirs.
Comment as-tu intégré le centre de formation du HAC ?
JABI : Je jouais au FC Rouen, j’étais capitaine et nous étions opposés au Havre AC. Momo Sall le coach havrais m’a sollicité en fin de match pour venir au HAC. J’ai fait 3 jours de test et j’ai été accepté… Début de l’aventure !
Quel est ton meilleur souvenir au centre de formation du HAC ?
JABI : Il y en a tellement… Les 1vs1 jusqu’à pas d’heures dans les couloirs avec une balle de tennis (Dimitri Payet et Sinama Pongolle étaient pas mal d’ailleurs à ce petit jeu) la victoire à Ploufragan et bien d’autres !
Tu as joué en Equipe de France chez les jeunes il y a dix ans. Si tu avais aujourd’hui le choix entre la sélection française et marocaine, laquelle choisirais-tu ?
JABI : Marocaine. Découvrir l’ambiance des matchs en Afrique, et une autre « culture-foot »…
Qui est ton footballeur préféré ?
JABI : Pas un en particulier, mais j’apprécie le style de joueurs tels que Redondo, Pirlo, Xavi, Iniesta… Des footballeurs « attentionnés » et « doux » avec le ballon.
A ton poste, quel est ton joueur modèle ?
JABI : Je m’inspire des joueurs cités ci-dessus.
Quel coéquipier ou ancien coéquipier t’a le plus impressionné ?
JABI : Mourad Meghni: Un touché de balle magnifique… Dommage que les blessures le freinent car techniquement et dans l’aisance c’était très fort.
Quel regard portes-tu sur tes anciens clubs ?
JABI : Le Havre maintient sa bonne politique de formation, et ambitionne de retrouver l’élite… C’est très bien car ce club le mérite. Arles se structure doucement et aspire à une stabilité durable. L’engouement autour de ce club permettra ou non de mener à bien ce projet. Sedan, je n’y suis resté que quelques mois. Courage à eux car le chemin est long…
Que penses-tu de ta saison précédente chez les sangliers ?
JABI : Je pense avoir apporté un plus à l’équipe et au groupe, sans être prétentieux. Sans avoir fait de prépa j’ai pu retrouver de bonnes sensations.
Comment vois-tu la Ligue 2 cette saison ? Des favoris à la montée ?
JABI : C’est assez homogène. Il n’y a pas de secrets, les équipes qui montent sont les plus efficaces: une colonne vertébrale performante et un attaquant qui marque. Je n’ai pas de favoris.
Comment vois-tu la saison de l’AJA ? Avez-vous selon toi une chance de finir dans les trois premiers au vu de l’effectif ?
JABI : L’AJA se reconstruit, la descente a fait très mal au club. Dorénavant il faut repartir de l’avant avec beaucoup d’humilité tout en étant ambitieux. On va tout faire pour être le plus performant possible.
Actuellement, quel est le joueur avec le meilleur potentiel à Auxerre ?
JABI : Ntep
Un départ à l’étranger t’a-t-il déjà tenté ?
JABI : Oui. En Angleterre c’était à deux doigts de se faire.
Depuis le début de la saison, tu as pris un jaune par match. N’as-tu pas peur de devenir le Marco Verratti de la Ligue 2 ?
JABI : Non pas du tout. Ce sont des faits de jeu, parfois contestables. Cela dénote juste l’envie que j’aie, mais ça va aller. Aucune psychose avec ça.
Après la vie de footballeur, tu te vois plutôt entraîneur, consultant, recruteur,… ? Ou te vois-tu changer radicalement de domaine ?
JABI : Rester dans le milieu du foot oui. Être près des jeunes joueurs, les conseiller, les orienter, cela me plairait car j’en vois tellement qui, sur un mauvais conseil, dérapent et font de mauvais choix de carrière. Entraîneur, recruteur ou autre pourquoi pas… La vie c’est comme une course de relais : il suffit de bien transmettre au bon moment et cela permet de mieux aider son enfant, ami, collègue etc…
Merci à Jamel Aït Ben Idir d’avoir répondu à nos questions !
Fabien.F