Un an plus tôt, le Hertha Berlin était loin de se douter qu’il serait dans une telle situation aujourd’hui. Luttant contre la relégation tout au long de la saison dernière, ce club de la capitale allemande a frôlé une descente catastrophique en deuxième division. Pourtant, avant le début de la saison, les dirigeants du club prétendaient carrément viser une place en Champions League. Cet objectif totalement démesuré n’a donc évidemment pas été atteint. Plusieurs facteurs expliquent cela.

Des ambitions affichées

Il est tout d’abord essentiel de rappeler que certaines parts du Hertha Berlin ont été rachetées par un certain Lars Windhorst en 2019. Cet individu est un homme d’affaires allemand, et accessoirement multimillionnaire. Il n’hésite pas à afficher des objectifs très ambitieux. En effet, Windhorst assume pleinement vouloir viser une place qualificative en Champions League et donc finir parmi les quatre meilleures écuries de Bundesliga. Il lui semblait inconcevable que la Bundesliga soit le seul championnat majeur dont la capitale n’a aucun grand club européen. Depuis cette prise de pouvoir, près de 150 millions d’euros ont été dépensés. Des noms comme ceux de Julian Draxler et Julian Brandt commençaient à circuler en interne et étaient considérées comme étant des cibles potentielles.

Finalement, aucun d’entre eux n’a été attiré par le projet et n’y a cru réellement. Aucun gros nom du football allemand n’est finalement recruté et les promesses ambitieuses n’ont pas été tenues, bien au contraire. Parmi les achats les plus importants, on retrouve néanmoins Lucas Tousart, Dodi Lukebakio, et Krzysztof Piątek. On attend encore que ces trois joueurs fassent leurs preuves. Récemment, Kevin-Prince Boateng et Suat Serdar ont également été recrutés et les dirigeants placent de grands espoirs en eux. Le mercato est encore loin d’être fini et c’est maintenant l’occasion ou jamais d’avoir un grand club pour la capitale allemande et des dirigeants qui tiennent leurs promesses.

Une forte remise en question

Les supporters du Hertha Berlin commencent sérieusement à s’impatienter et ont du mal à comprendre pourquoi le projet annoncé a du mal à démarrer et à attirer plus de monde. La colère n’a fait que s’accentuer au fil des semaines puisque le rival local parvient à réaliser une très bonne saison malgré des fonds beaucoup moins importants. En effet, l’Union Berlin, qui a un budget largement inférieur à celui du Hertha, est parvenu à décrocher une septième place en championnat, envoyant directement le club en Conference League.

On a donc cette impression que les rapports de force sont inversés et que l’Union est aujourd’hui à la place qui devrait être celle du Hertha. La frustration n’en est que plus importante pour les supporters du club, pour les joueurs, mais également pour les dirigeants. Quant aux supporters des autres clubs, ils se surprennent à avoir un sentiment de satisfaction quant à cet échec du Hertha. En effet, la présence de mécènes qui investissent énormément d’argent dérange beaucoup en Allemagne. Forcément, l’échec d’un projet semblable à celui-ci ne peut que ravir les concurrents.

Un remaniement presque complet du staff

Suite aux très mauvaises performances du Hertha Berlin en championnat, de très importantes et fortes décisions sont prises en interne. Des figures historiques quittent donc le club après plusieurs années, voire plusieurs décennies de bons et loyaux services. C’est notamment le cas de Michael Preetz, qui aura passé 25 ans au club. Arrivé en 1996 en tant que joueur, l’ancien attaquant finira par intégrer la direction du club en 2009 et occupera le poste de directeur des sports et de la communication jusqu’en 2021. Limogé suite à la saison catastrophique du club, ce directeur sportif quitte le Hertha en même temps que Bruno Labbadia, l’entraîneur précédent.

C’est alors à ce moment précis que revient Pál Dárdai, figure emblématique du club. L’entraîneur hongrois a déjà coaché l’effectif de 2015 à 2019 et y a même évolué en tant que joueur de 1997 à 2011. Il est également par la même occasion le joueur le plus capé de l’histoire du club. Il pourra compter sur le soutien et l’expérience de Fredi Bobic, anciennement directeur sportif du VfB Stuttgart de 2010 à 2014 avant d’occuper le même poste à l’Eintracht Francfort de 2016 à 2021. Cet homme est en réalité en très grande partie responsable du succès de Francfort de ces dernières années, notamment sur la scène européenne. Ce remaniement complet du staff du Hertha emballe l’ensemble des supporters et l’avenir nous dira si tout cet investissement en vaudra vraiment la peine ou si ça n’était qu’un pétard mouillé depuis le début.

Ismaïl H.

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