Depuis quelques années, une énorme page se tourne tout doucement du côté du Bayern Munich. Une génération s’en va et une autre vient la remplacer. Franck Ribéry, Arjen Robben, Philipp Lahm, et Rafinha ont tous quitté la maison bavaroise. Cette année, ils sont rejoints par Jérôme Boateng, Javi Martínez, et même David Alaba. Ce dernier, qui n’a pratiquement rien connu d’autre que le Bayern dans sa carrière, s’apprête à vivre une toute nouvelle aventure. Il décide de quitter le club où il a connu tous ses succès et dont il est lui-même l’un des principaux artisans.

Les débuts d’Alaba

La carrière professionnelle de David Alaba commence en janvier 2010 lorsqu’il intègre pour la première fois l’équipe première du Bayern Munich. Sa première apparition se fait en DFB-Pokal le mois suivant où il rentre en cours de jeu face à Greuther Fürth. Quelques secondes plus tard, il est l’auteur d’une passe décisive pour Franck Ribéry, son ami de toujours. Alaba n’a alors que 17 ans et 7 mois et devient à l’époque le plus jeune joueur à porter la tunique du Bayern. Quelques mois plus tard, avant même d’atteindre la majorité, Alaba remporte la coupe d’Allemagne et la Bundesliga avec son équipe.

Ses performances sont excellentes pour son très jeune âge et il ne tarde pas à se faire une place de choix dans l’effectif munichois. Afin de garantir au défenseur autrichien un maximum de temps de jeu, les dirigeants bavarois décident de le prêter au TSG Hoffenheim pour une durée de six mois. Une fois de retour à Munich, il devient alors un titulaire indiscutable sous les ordres de Jupp Heynckes qui fait de lui l’un des meilleurs latéraux gauches au monde. Après un échec en finale de Champions League en 2012, match durant lequel Alaba est suspendu, le Bayern finit par remporter le légendaire triplé de 2013 avec une Bundesliga, une coupe d’Allemagne, et une Champions League qui viennent remplir le musée munichois. Pendant cette épopée, David est l’un des joueurs les plus performants et est l’un des moteurs du rouleau compresseur bavarois qui anéantit toutes les autres écuries européennes.

Des trophées à gogo

Une année après le triplé, David Alaba se blesse et le bilan est très lourd. Atteint d’une déchirure partielle du ligament interne et d’une blessure au ménisque interne au genou droit, il se retrouve éloigné des terrains et manque la dernière partie de la saison. Mais même totalement rétabli, David met beaucoup de temps à retrouver son niveau habituel et ne se positionne plus comme l’un des symboles du nouveau Bayern. Ce n’est que quelques saisons plus tard qu’il se remet dans l’excellente dynamique à laquelle il a habitué ses adorateurs.

La consécration finale arrive en 2020 avec le premier sextuplé réalisé par un club allemand. Sous les ordres de Hansi Flick, David est repositionné dans l’axe de la défense et s’épanouit pleinement dans ce poste qui n’est pas réellement le sien. Néanmoins, il répond parfaitement aux attentes et il est même l’un des joueurs les plus performants à ce poste en Bundesliga lors de cette même saison. Après autant de réussite, ce joueur exemplaire décide de changer d’air et de tenter sa chance dans un championnat qui lui est encore inconnu. Alaba quitte donc le Bayern en étant le joueur le plus titré du Bayern à égalité avec Thomas Müller avec un total de dix titres soulevés. Ayant tout remporté avec son club de toujours, il est aujourd’hui l’un des joueurs les plus importants dans l’histoire du club.

Un départ compliqué

Jusqu’au bout, David Alaba aura marqué et influencé le Bayern, jusqu’aux conditions de son départ. Depuis maintenant presque deux ans, des négociations difficiles entre le joueur et le club ont été menées. Alaba voulait revaloriser son contrat et devenir le joueur le mieux payé de Bundesliga avec Robert Lewandowski et Manuel Neuer, mais aucun accord n’a pu être trouvé avec les dirigeants munichois. Un bras de fer s’est alors imposé et une mauvaise communication s’est mise en place entre les deux camps. Finalement, le conseil d’administration a confié à Hasan Salihamidžić la mission d’officialiser publiquement le départ du défenseur autrichien.

Cette déclaration n’a pas plu à Alaba qui a prétendu être extrêmement blessé par la manière dont cela a été fait et qu’il n’avait pas été prévenu par ses supérieurs. La fracture est définitive et aucun retour en arrière n’est possible. Après cette expérience, le Bayern décide d’être plus prévenant et de ne plus laisser les contrats de ses joueurs s’approcher de leurs dates de fin. Cela incite aujourd’hui les dirigeants à adopter une politique plus stricte au niveau des contrats et de leurs prolongations. Récemment, ils n’ont pas hésité à rappeler qu’aucun joueur n’était plus grand que le club. Leur expérience avec Alaba aura donc fait comprendre à tout le monde l’importance de la prévention quant à la prolongation des contrats.

Un joueur très complet

Tout au long de sa carrière, David Alaba a eu l’occasion d’évoluer à des postes différents. Qu’il joue dans l’axe de la défense, en tant que latéral gauche, ou à son poste préféré qui est celui de milieu défensif. Sa palette technique très élargie lui permet d’avoir cette polyvalence. Le défenseur autrichien a une exceptionnelle aisance pour conserver le ballon et remporter les duels les plus importants. Ses passes rapides et ses centres sont essentiels pour garantir la grande vitesse du jeu munichois. Assurant la défense et la rapidité des transitions sur son aile gauche durant de nombreuses années, Alaba n’a eu que très peu de concurrence à son poste.

Particulièrement à l’aise pour réaliser des tacles debout, il ne ressent presque jamais le besoin de se jeter au sol pour piquer le ballon aux attaquants adverses. Celui lui permet de ne commettre que très peu de fautes. Au niveau des coups de pied arrêtés, personne n’oubliera les coups francs dantesques du défenseur autrichien. L’héritage d’Alaba est donc très important à Munich et Alphonso Davies va avoir énormément de boulot afin d’être digne de la succession d’un joueur qui est définitivement entré dans l’histoire du Bayern Munich et du football allemand de façon générale.

Ismaïl H.

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