Groupe F : Comme on se retrouve…

13
décembre
2013

Posté par Anthony G.

Posté dans En affiche / Flash FS / International

0 Comments
Le hasard fait parfois bien les choses. Le tirage au sort du groupe F composé de l’Argentine, la Bosnie-Herzgovine, l’Iran et le Nigeria n’est pas une exception. Si tout les oppose, à commencer par leur zone géographique, certaines des équipes se connaissent pourtant bien. Décryptage de retrouvailles.

Argentine : simple formalité ?

 

La renommée de l’Albiceleste n’est plus à démontrer. Et ce n’est pas le tirage au sort effectué la semaine dernière qui viendra démentir leur statut de favoris. Pourtant, l’Argentine, grand rival du Brésil et de l’Uruguay, déçoit ces dernières années sur la scène internationale, en témoigne les échecs successifs de Diego Maradona et Sergio Batista. Avec ce dernier, la sélection argentine n’a pu faire mieux qu’un quart de finale en Copa América en 2011, chez elle. Quart de finale toujours, comme le résultat des deux dernières Coupes de Monde auxquelles la bande à Javier Mascherano a participé avec à sa tête « El Pibe de Oro. » Pire encore, il faut remonter à la fin des années 1980 pour trouver des parcours à la hauteur de l’équipe. En 1986, l’Argentine remportait son deuxième trophée quand quatre années plus tard elle échouait en finale. Malheureusement, l’époque des Maradona, Valdano, Burruchaga ou encore Ruggeri semble bien loin. Cette fois, la main de Dieu ne suffira sans doute pas. Mais cet Argentine version 2013 a des arguments. Emmenée par l’inévitable Lionel Messi, souvent critiqué pour ne pas réitérer les performances réalisées avec le Barça en sélection, l’Argentine détient dans ses rangs des joueurs de classe mondiale. Si le manque de leader en défense semble être pointé du doigt, elle peut compter sur une attaque de folie. Messi, Agüero, Higuain, Di Maria, Lavezzi, Palacio ou encore Lamela constituent cette armada offensive qui risque d’en faire frémir plus d’un. En tout cas, la qualification pour cette vingtième Coupe du Monde a été une balade de santé pour les hommes d’Alejandro Sabella. Sans le Brésil, directement qualifié, les argentins ont fini premier en comptabilisant neuf victoires en seize matchs et près de 35 buts inscrits. Même refrain en juin prochain ?

Bosnie-Herzégovine : Une première remarquée ?

 

Une équipe que connaît bien l’Argentine puisqu’un match amical a été organisé entre les deux équipes le 18 novembre dernier. Les hommes de l’ancienne gloire du PSG, Safet Sušić, s’étaient incliné sur un doublé d’Agüero. Le favori du groupe se révèle aussi comme l’équipe ayant fait subir la plus grosse défaite à la Bosnie en 1998 (5-0). Car il faut évidemment rappeler que cette équipe est toute jeune. Créée en 1992 suite à l’indépendance du pays, la sélection disputera l’été prochain sa première compétition internationale après quatre années d’échecs en barrages, tous concédés contre le Portugal (0-2 pour la Coupe du Monde 2010, 2-6 pour l’Euro 2012). Et cette année, les coéquipiers d’Emir Spahic, capitaine des Dragons, n’ont pas eu affaire à ce tour supplémentaire. Dans un groupe jugé plutôt faible, en compagnie de la Grèce, la Slovaquie ou encore la Lituanie, les bosniens ont terminé premiers avec une seule défaite et seulement six buts encaissés au compteur en dix rencontres. Classé vingt-et-unième au dernier classement FIFA, la Bosnie est inévitablement une équipe qui monte, année après année. Pourtant, l’équipe qui a donné du fil à retordre à l’Equipe de France ces dernières années ne puise pas sa force dans un modeste championnat où le club le plus titré, le FK Željezničar Sarajevo (six titres), n’est jamais parvenu à passer les tours préliminaires de la Ligue des Champions. C’est ailleurs, à l’étranger, qu’il faut trouver les noms composant la liste, notamment en Allemagne où une bonne partie de l’équipe évolue. Une flopée de sélectionneurs envierait, par ailleurs, le onze avec lequel travaille Sušić. Begović, Spahić, Salihović, Misimović, Pjanić, Lulić, Ibišević ou encore Džeko forment cette génération dorée pour qui tout sourit aujourd’hui avec une grande première qui se profil dans bientôt six mois. La pression ou encore le manque d’expérience pourront faire défauts mais sur le papier, cette équipe ô combien talentueuse peut, sans aucun doute, lutter pour atteindre les huitièmes de finale.

Iran : Trois petits matchs et puis s’en va ?

 

La nation du Golfe Persique fera office d’équipe la plus faible groupe, celle pour qui la quatrième place est dores et déjà réservé. Quarente-cinquième au classement FIFA, l’Iran n’en demeure pas moins la meilleure équipe de la zone asiatique, devant le Japon, la Corée du Sud ou encore l’Australie. C’est d’ailleurs assez facilement que l’équipe entraînée par le portugais Carlos Queiroz est sortie première de son groupe en phase d’éliminatoires. Avec à la clé d’importantes victoires comme la double confrontation avec la Corée du Sud (deux fois 1-0), l’Iran n’a connu que deux défaites en huit matchs. Historiquement, l’expérience internationale de la Team Melli s’avère plutôt faible mais en cohérence avec le rayonnement footballistique d’un pays plus porté par les arts martiaux (lutte, culturisme etc.). Fort de trois Coupes d’Asie des Nations consécutives glanées dans les année 1970, l’Iran va pourtant disputé sa quatrième Coupe du Monde après les éditions de 1978, 1998 et 2006. Toujours éliminé dès les phases de groupe, que peut-elle aujourd’hui espérer ? Pas beaucoup mieux vraisemblablement si ce n’est de tenter de faire bonne figure en s’octroyant une seconde victoire en phase finale après celle symbolique contre les Etats-Unis en 1998 (2-1). Si la quasi totalité du groupe iranien est inconnu, certains noms demeurent plutôt communs. C’est surtout le cas de Javad Nekounam, ex-relayeur d’Osasuna, aujourd’hui retourné au pays (Esteghlal Téhéran FC). Capitaine depuis près de quatre ans, il est le second joueur le plus capé de l’histoire (141 matchs, 37 buts) derrière la légende Ali Daei qui détient l’anecdotique statistique d’être le seul joueur à avoir inscrit au moins 100 buts en sélection (109) devant Puskás (84) ou autre Pelé (77). Nekounam ou encore Ashkan Dejagah, milieu offensif de Fulham, seront certainement les pièces maîtresses d’une équipe dont l’espérance de vie dans la compétition ne devrait excédée 270 minutes.

Nigeria : l’envol des Super Eagles ?

 

Argentins et nigérians dans le même groupe, ça en devient presque une habitude. En effet, les deux équipes, toutes deux connues pour avoir de belles jeunes générations – respectivement demi et vainqueur du dernier mondial U17 – vont se rencontrer pour la quatrième fois en phase finale de Coupe du Monde après 1994, 2002 et 2010. Si l’équipe africaine s’était à chaque fois inclinée (1-2 et deux fois 1-0), elle reste une équipe redoutable qui a récemment renoué avec le succès. C’était en février dernier. Les Super Eagles gagnaient alors leur troisième Coupe d’Afrique des Nations en battant le Burkina Faso (1-0). En devenant la meilleure équipe africaine, le Nigeria se positionne comme solide outsider de ce groupe F. Les coéquipiers du roc lillois, Vincent Enyeama (88 sélections) se sont facilement défaits de leur groupe en ne concédant aucune défaite contre les Malawi, Kenya et Namibie. Emenike, Moses et Obinna, trois des joueurs à suivre, ont ensuite permis de les mener jusqu’à Rio en marquant face à l’Ethiopie en barrages (4-1 sur la double confrontation). Le Nigeria possède par ailleurs un calendrier qui peut s’avérer plutôt favorable puisque la rencontre contre l’Argentine n’aura lieu qu’en dernier lieu, pouvant ainsi laisser obtenir une possible qualification contre l’Iran et surtout la Bosnie le 21 juin prochain. Emmenés par le Blues John-Obi Mikel, les nigérians espèrent certainement revivre les belles années 1990 où le voisin du Cameroun avait atteint par deux fois les huitièmes de finale (1994 et 1998). Depuis, ce stade n’a jamais atteint. Alors certes, il n’y a plus les West, Oliseh, Okocha ou encore Kanu mais l’effectif actuel, inexpérimenté mais non moins talentueux, en fait un prétendant sérieux. Le bon groupe pour ré-éditer les exploits du passé ?

 

Le pronostic de la rédaction :

1. Argentine
2. Bosnie-Herzégovine
3. Nigéria
4. Iran

 

Anthony M.