Coman, le nouveau roi de Munich ?

Si le Bayern Munich peut se vanter d’avoir remporté le fameux sextuplé pour la première fois de son histoire, c’est en très grande partie grâce à Kingsley Coman. Très important pour le club allemand depuis les départs de Franck Ribéry et Arjen Robben, il est l’unique buteur de la dernière finale de Champions League et il est celui qui a permis au club munichois de soulever la coupe aux grandes oreilles pour la première fois depuis 2013. Ce but en finale semble avoir été un déclic puisque le joueur commence à rentrer dans une toute autre dimension depuis cette superbe soirée estivale.
Une forte première impression
Lors de son arrivée au Bayern Munich en 2015 sous la forme d’un prêt, le jeune Kingsley Coman n’était là que pour dépanner et permettre à Pep Guardiola de faire tourner son effectif et reposer ses joueurs les plus importants. Pourtant, il se fait facilement une place de choix dans les vestiaires et s’avère être un élément majeur du Bayern, notamment en Champions League où il est particulièrement efficace. C’est ainsi que Karl-Heinz Rummenigge et Uli Hoeneß décident en 2017 de définitivement transférer Coman au Bayern pour un total de 21 millions d’euros afin qu’il s’inscrive dans la durée dans l’effectif munichois.
Kingsley est l’exception parmi les joueurs venus à la base en tant que joueurs prêtés. D’autres comme James Rodríguez, Philippe Coutinho, ou Ivan Perišić sont tous retournés dans leurs différents clubs. Coman étant le seul joueur prêté à avoir convaincu le grand public, il devient alors un élément incontournable du jeu de Carlo Ancelotti, puis de celui de Niko Kovač. Kingsley se met ensuite à enchaîner les performances de très grande classe et inscrit au total 39 buts sous les couleurs du Bayern. Mais ce qu’il faut retenir, c’est le fait que ses buts arrivent dans des moments où son équipe ne brille pas autant que d’habitude. Cela fait de ses buts des réalisations décisives pour la victoire. Il effectue d’ailleurs actuellement une très bonne saison en se montrant plus performant que Leroy Sané et Serge Gnabry et consolide sa position dans la hiérarchie du Bayern.
Le style de Coman
L’un des principaux atouts de Kingsley Coman n’est autre que sa polyvalence et sa capacité à jouer sur les deux côtés. Qu’il évolue à gauche ou à droite, il se montre très efficace et participe très convenablement à la construction du jeu du Bayern. Il brille notamment grâce à une bonne lecture du jeu accompagnée d’une très bonne qualité de passes. Qu’elles soient courtes, longues, ou en profondeur, ses passes arrivent presque toujours au destinataire voulu. Sa capacité à trouver ses coéquipiers avec ses passes très précises lui permet donc d’être au centre de l’attention et il peut mener une attaque tout seul en longeant toute l’aile. Particulièrement rapide, il n’a aucun mal à distancer les défenseurs latéraux adverses.
Ses dribbles sont impressionnants et son aisance avec la balle au pied lui permet de remporter l’extrême majorité de ses duels. Ses opposants ont énormément de mal à le rattraper une fois qu’il est lancé. Cela lui permet d’occuper tout seul son aile et il laisse ainsi ses coéquipiers densifier les autres zones du terrain. Ainsi, en plus d’être une individualité impressionnante, il est extrêmement important sur le plan collectif. Néanmoins, un point non négligeable vient entacher cette belle liste de qualités. Il s’agit évidemment de la fragilité du joueur et ses nombreuses longues visites à l’infirmerie du club. Une série de blessures l’éloigne donc plusieurs fois des terrains.
Quelles perspectives d’avenir ?
Cette fâcheuse tendance à se blesser trop souvent l’a d’ailleurs empêché de s’envoler vers la Russie avec sa sélection nationale et de devenir champion du monde en 2018. En loupant une compétition aussi importante et autant de matchs d’affilée, certains observateurs se sont alors mis à douter du réel potentiel de Coman et de l’adaptation de son corps au haut niveau international. Ce douloureux souvenir a évidemment laissé un sentiment d’inachevé et a profondément marqué l’ailier français. Il désire donc aujourd’hui prendre sa revanche et s’imposer en tant que titulaire indiscutable avec la France. La concurrence n’est pas particulièrement présente puisqu’il est le seul à réaliser une saison pleine en club. En plus d’une place assurée à l’Euro, il risque bien de s’installer sur le long terme en tant que l’un des meilleurs internationaux français.
Quant à sa place au Bayern, elle devrait rapidement rappeler celle qu’occupait Franck Ribéry quelques années plus tôt. On se rappelle évidemment d’une peintre en plein centre-ville de Munich disant que le club bavarois avait un nouveau roi. Si cette peinture faisait l’éloge de Kaiser Franck, une nouvelle fresque équivalente pourrait représenter Kingsley, lui dont même le prénom rappelle le thème de la royauté. En étant cinq fois champion de Bundesliga et avec trois coupes d’Allemagnes remportées, Coman ne compte pas s’arrêter là et désire remplir une armoire à trophées déjà bien fournie.
Ismaïl H.