Les Blues n’en demandaient pas tant ! Face à un Tottenham dépassé en seconde période, Chelsea a profité des errements défensives de l’arrière garde des Spurs pour prendre trois points cruciaux dans la course au titre (4-0). Eto’o, Hazard et Ba par deux fois sont les buteurs d’un match pourtant pas totalement maîtrisé.

Plus qu’un énième derby de Londres, Stamford Bridge accueillait, les siens, les plus performants à domicile (14 matchs pour 12 victoires) et Tottenham, la meilleure équipe à l’extérieur (14 matchs pour 9 victoires). Les Blues, leaders de Premier League avaient l’occasion d’enfoncer le clou face à ses concurrents directs pour le Graal final quand les Spurs poursuivaient leur course à l’Europe, mis sous pression par la victoire de Manchester United à West Brom peu avant dans l’après-midi (0-3). Le premier fait marquant était la titularisation de dernière minute de Samuel Eto’o qui profitait de la blessure à l’échauffement de Fernando Torres. Choix semblait t-il payant puisque dès les premiers minutes, Eden Hazard, bien servi par le Camerounais, butait sur Hugo Lloris (4ème). Chelsea donnait le ton, fort d’un quatuor offensif détonnant composé également d’André Schürrle et Ramires. Pourtant, la passivité défensive de Tottenham allait laisser place à une certaine solidité, en témoigne les bonnes interventions du capitaine Michael Dawson ou de Kyle Naughton. Ce sont même les pensionnaires de White Hart Line qui vont se montrer dangereux par l’intermédiaire d’une frappe trop croisée du néo-international algérien Nabil Bentaleb (14ème) et d’une reprise de Sandro, qui fêtait pour l’occasion sa centième apparition sous le maillot blanc, détournée par Petr Čech (23ème). La réponse d’Eto’o avec cette frappe trop excentrée n’embellira pas le match (29ème). La timide première période mettait surtout en avant les mauvais choix et les approximations offensives de part et d’autre comme cette même occasion où l’ancien barcelonais oubliait Schürrle seul. Les hommes de Tim Sherwood, dont la possession leur était favorable (55%) faisaient déjouer ceux de José Mourinho, sans solutions.

L’image du week-end : Eto’o ironisant sur les propos de Mourinho.

Ce match au sommet n’attendait que des buts pour être véritablement lancé. Volonté vraisemblablement entendue puisque les deux équipes repartaient sur de meilleures intentions. Jan Vertonghen d’un lob présomptueux et Younès Kaboul de la tête côté Tottenham (47ème et 49ème) et Schürrle par deux fois pour les locaux (51ème). Ces derniers ne s’attendaient certainement pas à ce que leurs adversaires du jour leur facilitent autant la tâche. Le défenseur belge repositionné arrière gauche, impeccable jusque là, offrait, suite à une glissade et une remise dans l’axe le premier but à Eto’o qui devançait la défense pour tromper Lloris (56ème). L’occasion pour le Camerounais, taquin, d’envoyer une pique à son entraineur qui s’était moqué de son âge quelques semaines plus tôt (« Eto’o, il a 32 ans… peut-être 35 qui sait ? ») en mimant un vieillard souffrant du dos. L’ancien profitait même d’une poussette de Kaboul – qui lui valu une exclusion sévère – pour obtenir un pénalty que Hazard transforma dans la foulée (59ème). Deux buts en trois minutes qui changeaient complètement la physionomie du match. A 10, Tottenham s’efforçait de stopper l’hémorragie. Et le rythme retomba rapidement après l’engouement qui accompagnait la victoire assurée des Blues. Seulement, en ce 8 mars, le Père Noël avait décidé de revenir du Nord de Londres pour une exceptionnelle distribution de cadeaux. Le troisième est venu de Sandro qui, repositionné en défense centrale, manqua son intervention. En renard, Demba Ba, rentré à place d’Eto’o, glissait le ballon entre les jambes de Lloris (89ème). Sur l’engagement, c’est Kyle Walker qui allait lui aussi offrir un nouveau but (90ème). D’une dangereuse tête en retrait, l’international anglais permit à l’ex-joueur de Newcastle d’inscrire un retentissant doublé en devançant la sortie du portier français, désabusé et définitivement pas aidé par sa défense aujourd’hui.

Cadeau sur cadeau, Tottenham, qui tenait bon en première période, s’est tiré une balle dans le pied sur quatre erreurs qui valent très chères. Elles permettent aussi et surtout aux Blues d’obtenir leur plus large victoire cette saison et d’asseoir leur domination sur la Premier League avec provisoirement sept points d’avance sur Liverpool et Arsenal et neufs sur Manchester City.