5 mai 1992 : 26 ans après l’enfer de Furiani
Posté par Anthony G.
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C’était un chaud début de soirée. En ce début de mois de mai, le soleil rayonne sur l’île de beauté, comme souvent dans ce petit coin de paradis. Après avoir écarté Nancy en quart de finale (0-0, 3 tab 0), les corses reçoivent l’Olympique de Marseille, pour un match de gala en demi-finale de la Coupe de France. Alors en deuxième division, le Sporting Etoile Club de Bastia -l’ancien nom du SC Bastia- compte bien sur cette compétition pour briller et faire scintiller la Corse.
Après avoir éliminé les lorrains dans son antre, le Stade Armand-Cesari, le club décide de raser la tribune Claude Papi pour installer une structure métallique, beaucoup plus grande, capable d’accueillir beaucoup plus de monde dans l’optique d’enflammer le stade pour la réception de l’OM. Cette tribune provisoire peut contenir près de 10 000 personnes, contre les 750 places qu’offrait la tribune précédente.
Après la construction et l’installation de cette tribune, ont lieu plusieurs inspections de la commission de sécurité, regroupant la Gendarmerie, les pompiers, et les services préfectoraux. Cette dernière émet des réserves concernant la sécurité de la structure. Malgré ces inquiétudes, le 30 avril 1992, moins d’une semaine avant la rencontre, la Ligue corse de football envoie à la fédération un avis favorable pour la tenue de celle-ci. Il s’agira d’un faux… Les billets du match commencent néanmoins à être vendus. Le match est attendu dans toute l’île. La veille de la rencontre, le lundi 4 mai, toute la structure n’est pas encore totalement fixée. Une nouvelle fois, la commission de sécurité fera part de ses inquiétudes et notera que « le niveau de sécurité est très insuffisant ». Trop tard.
La tribune repose sur des cales en bois et des parpaings non scellés, qui commencent à bouger. Pour rappel, près de 10 000 spectateurs sont présents dans cette structure provisoire. A moins d’une heure de la rencontre, des responsables de la sécurité s’inquiètent et les employés de la société ayant construit cette tribune s’affairent à revisser boulons et écrous ; preuve de la négligence avérée ce-jour.
A un quart d’heure du coup d’envoi, le speaker du stade tente de calmer les supporters de la tribune. Il les invite à « ne pas taper des pieds ». Il ne sera, malheureusement, pas écouté.
Cinq minute plus tard, l’impensable, ou pas… Alors retranscris sur TF1, le match n’aura pas lieu. La partie haute de la tribune s’effondre. Les supporters assis en haut de celle-ci font une chute de plus de 15 mètres. La panique gagne l’enceinte ; des milliers de supporters envahissent la pelouse pour fuir la tribune.
Les secours sont débordés et l’accès au stade est difficile. L’aéroport de Bastia est utilisé pour emmener les blessés vers les hôpitaux du continent, à Nice et à Marseille. Les hôpitaux corses sont saturés. Le plan rouge est déclenché par le ministre de l’intérieur, près de deux heures après le drame. Le premier bilan fait état d’un mort et 50 blessés, mais il s’avérera bien plus lourd.
Le bilan final est dramatique : 18 morts et près de 2 500 blessés. Parmi les victimes, Michael Vivarelli, un journaliste de Radio France en Corse. Installé en haut de la tribune, il perdra la vie quelques secondes après avoir pris l’antenne pour décrire l’avant-match. Plusieurs autres journalistes décèdent également, d’autres sont blessés.
La communauté FootballSupps renouvelle son soutien aux familles des victimes et partage la peine de celles-ci en ce 26ème anniversaires.
K.F